Préhistoire
:Les découvertes archéologiques suggèrent que
les vallées du Bhoutan sont peuplées depuis plusieurs millénaires.
Les Bhoutanais sont proches des Tibétains au nord, avec qui ils
partagent des particularités physiques, linguistiques et culturelles.
Cela semble indiquer qu'une migration significative de Tibétains
venus par les cols des montagnes himalayennes en des temps inconnus est à
la base de la population actuelle.
Arrivée du
bouddhisme : Au VIIIe siècle le gourou indien Padmasambhava
arrive au Bhoutan. Il apporte le bouddhisme et fonde de nombreux temples et
monastères, notamment le célèbre monastère de
Taktshang construit au sommet d'une falaise surplombant la vallée de
Paro et Kurjey Lhakhang au Bumthang. En 747, le gourou Rimpoche visite le
Bhoutan et fonde la secte bouddhiste Nyingmapa quelques années plus
tard.
Émergence du Bhoutan en tant que pays :
Au XIe siècle, le Bhoutan est occupé par des forces militaires
tibéto mongoles. Jusqu'au début du XVIIe siècle le
Bhoutan n'est qu'une mosaïque de fiefs guerriers mineurs, il est alors
unifié par le lama tibétain et chef guerrier Shabdrung Ngawang
Namgyal. Fuyant des ennemis politiques au Tibet il arrive au Bhoutan en 1616
et initie un programme de fortification et de renforcement militaires,
supervisant la construction de dzongs impressionnants ou de forteresses
comme le dzong de Simtokha qui garde l'entrée de la vallée de
Thimphu. C'est un chef visionnaire qui utilise les symboles culturels et la
force militaire pour forger une identité nationale bhoutanaise comme
l'initiation d'un grand nombre de danses sacrées exécutées
lors des festivités annuelles de Tsechu.
Le Shabdrung institue
un système de gouvernement double qui partage le contrôle du
pays entre un chef spirituel (le Je Khempo) et un chef administratif (le
Desi Druk). Ce système existe actuellement sous une forme modifiée.
En 1629, des Jésuites portugais sont les premiers occidentaux à
visiter le Bhoutan.
Traités avec la Grande-Bretagne :
Malgré des invasions tibétaines venant périodiquement
du nord, le Bhoutan conserve son autonomie depuis sa fondation par le
Shabdrung. Au début du XVIIIe siècle, les Bhoutanais
envahissent le royaume de Cooch Behar au sud, et le placent sous souveraineté
bhoutanaise. En 1772, les Cooch Beharis font appel à la Compagnie
anglaise des Indes orientales qui se joint à eux pour chasser les
Bhoutanais et attaque le Bhoutan lui-même en 1774. Un traité de
paix est conclu et le Bhoutan se retire dans ses frontières d'avant
1730. La paix ne doit cependant pas durer, et les conflits frontaliers se
poursuivent avec les Britanniques pendant le siècle suivant,
notamment pendant la guerre des Duars (1864-1865) pour le contrôle des
Duars bengales.
Guerre civile :Les
années 1870 et 1880 sont marquées par une guerre civile entre
les centres de pouvoir rivaux des vallées de Paro et Trongsa. En 1885
Ugyen Wangchuk, le penlop (gouverneur) de Trongsa, gagne le contrôle
du pays et met un terme à la guerre civile avec l'aide des
Britanniques (le penlop de Paro était allié aux Tibétains).
Établissement de la monarchie : Sous
l'influence britannique, une monarchie est créée en 1907, qui établit
Wangchuck comme souverain absolu du Bhoutan. Trois années après,
un traité est signé transformant le pays en protectorat
britannique.
L'indépendance de 1949 : L'indépendance
est obtenue le 8 août 1949, consécutivement l'Inde guide les
relations extérieures et fournit de l'aide.
Sortie de
l'isolement :Sous
la direction du troisième roi, Jigme Dorji Wangchuck, le Bhoutan
adopte une politique d'ouverture sur le monde extérieur. Il est
reconnu comme un pays souverain par les Nations unies en 1971.
Jigme
Singye Wangchuck, l'actuel et quatrième roi, accède au trône
en 1972 à l'âge de 17 ans après la mort de son père.
Son couronnement en juin 1974 est l'occasion de réunir un petit
nombre de diplomates et d'invités du monde entier, marquant le début
d'une interaction régulière (bien que modeste) avec les
visiteurs extérieurs.
Le quatrième roi a depuis montré
une grande capacité à guider son pays vers la modernité
du XXIe siècle tout en préservant une culture bhoutanaise
caractéristique dont les racines remontent au XVIIe siècle. Il
est connu en Occident pour sa recherche du plus grand bonheur national brut
pour son pays, à la place du plus conventionnel produit national
brut.